Lorsque Eyolf, un petit garçon de neuf ans, se noie dans le fjord, c'est dans le couple une crise qui emporte tout, une déflagration qui remet en question les équilibres et les volontés, un déchirement qui foudroie. Pourtant, comme le dit Rita, il faut bien essayer de vivre la vie, il faut résister à l'appel du vide.
Comment se reconstruire après une catastrophe ? Les personnages d'Ibsen tentent d'inventer une existence nouvelle.

Il y a l'immensité du ciel et la profondeur de l'eau, la montagne qui s'élève et la mer qui ouvre à des abîmes de ténèbres. Entre l'horizontal et le vertical, entre le dérisoire des destinées humaines et l'infini de la voûte céleste, il y a la marque du passé qui influe sur le présent, les grands yeux d'Eyolf qui restent ouverts dans le coeur des parents, l'eau qui miroite et relie l'espace et le temps.
La mort est dans la vie comme une grande vague qui emporte tout et balaie les plus belles résolutions, mais d'une étincelle la lumière peut renaître et permettre de se reconstruire. En trois actes conçus comme trois tableaux, cette oeuvre de la maturité d'Ibsen est un ample mouvement qui avance et ouvre à un futur de possibles renaissances.