Nous connaissons tous cette histoire : le roi Ménélas s’était follement épris de la belle Hélène… jusqu’à ce que Pâris la lui prenne. Mais la connaît-on si bien ? Simon Abkarian revisite le mythe en donnant la parole à l’amoureux trahi. Et le fait vibrer au son du rébétiko, le blues canaille de la Grèce, pour célébrer la liberté des femmes.

« Le rébétiko, c’est la musique des bas-fonds. On y chante les amours perdues, les trahisons », écrit Simon Abkarian, qui réunit ici sa fascination pour les mythes grecs avec une musique populaire, éternellement moderne. Moderne aussi – hélas – le constat qu’il fait apparaître au fil du monologue de Ménélas : « il est pénible pour les hommes, encore aujourd’hui, de comprendre la décision d’une femme amoureuse ». Dans un cabaret intemporel, un acteur et deux musiciens racontent une histoire éternelle : celle de l’amant abandonné qui passe de la rage au désespoir, de l’ivresse à la nostalgie. Pour lui donner voix, Simon Abkarian a voulu « une parole crue, triviale et tendre », où le mythe s’incarne pour redevenir un brûlant chagrin d’amour.